L’été 2022 aura vu l’explosion des cours des marchés de l’énergie, jusqu’à atteindre les 1 000 €/ MWh, alors qu’ils étaient à 50 € il y a deux ans. Explosion du coût du gaz avec la guerre en Ukraine, mise à l’arrêt de la moitié des réacteurs nucléaires en France, assèchement du Rhin qui ne peut plus transporter le charbon en Allemagne, assèchement du Verdon où un énorme barrage produit normalement une part importante de l’électricité française …
Le réchauffement climatique est venu aggraver la situation énergétique du pays : nos moyens de production font défaut. Nous payons une fois de plus l’incapacité de nos dirigeants à enclencher une véritable transition énergétique avec le développement du solaire et de l’éolien notamment.
Pendant ce temps, certains producteurs d’énergie profite de la situation pour vendre une énergie beaucoup plus chère que ce qu’elle ne coûte en réalité, jouant le jeu de l’offre et de la demande. Conséquence : il y a une décorrélation totale entre le prix réel de l’énergie et son prix d’achat sur les marchés : des centrales hydroélectriques ou éoliennes, pour la plupart amorties depuis déjà des dizaines d’années, produisent une électricité coûtant entre 40 et 60 €/MWh et la vendent pourtant aujourd’hui autour de 500€ /MWh. Dans ce contexte, l’Europe annonce un écrêtement des prix à 200€, sans mesure pour concrétiser cette proposition pour l’instant. Total, concerné au premier chef, finira-t-il par rembourser les surprofits faits sur notre dos ?
Au final, le soi-disant progrès technologique bat de l’aile en ces temps de crise : des coupures sont possibles cet hiver, car le parc nucléaire ne sera relancé que lentement. Novembre semble être le mois critique. RTE appelle à la sobriété pendant les heures de pointes de consommation, ce qui est une mesure dérisoire face à l’ampleur du problème…..
Que faire dans ce marasme ?
D’abord, s’entraider. Si un bouclier tarifaire nous protège encore de l’augmentation des prix avec un Tarif Réglementé de Vente (TRV) pratiqué par EDF encore raisonnable, ce ne saurait tarder…
Le gouvernement annonce des augmentations de 15% en 2023, soit 27% en deux ans. Certains fournisseurs privés atteignent les 100%. Si on est bien loin des 80 % de hausse généralisée des factures des Britanniques, cela s’annonce déjà trop dans un pays comme la France, où 12 millions d’entre nous (soit plus de 15 % !) sont en précarité énergétique, donc ont du mal à payer leur facture et/ou renoncent à se chauffer l’hiver pour ne pas avoir à payer plus.
La solution nous entraider pour faire face à l’urgence et construire l’avenir en nous réappropriant les moyens de production d’énergie.
Alors entraidons-nous ! D’abord peut-être administrativement parlant : combien sommes-nous à ne pas recevoir le chèque énergie alors que nous y avons droit ? Beaucoup trop ! Combien de propriétaires vont-ils augmenter les loyers alors qu’ils nous louent des passoires énergétiques ? Certainement trop aussi ! Combien d’entre nous savent qu’ils peuvent solliciter le Fonds de solidarité logement de Nantes métropole pour les factures qu’on n’arrive plus à payer ?
Et puis, tout en nous entraidant, construisons l’avenir !
La principale leçon à tirer de cette crise, c’est que c’est à nous d’accélérer le mouvement de réappropriation de l’énergie ! À nous d’installer des moyens de production d’énergie renouvelable partout où c’est possible et de contraindre les pouvoirs publics à enfin mettre l’argent sur la table pour une énergie renouvelable, locale, qui ne menace pas d’annihiler toute l’humanité.
Ne laissons pas les grands capitalistes de l’énergie installer d’immenses centrales photovoltaïques, éoliennes ou autres méthaniseurs, en massacrant les terres maraîchères ou les forêts. Il y a pléthores de friches industrielles stériles, de toits d’immeubles, de hangars ou de maisons qu’on pourrait utiliser. Des centaines d’anciens moulins abandonnés et de turbines à l’arrêt qu’on pourrait redémarrer.
Cela implique que l’on doit sortir l’installation des moyens de production de la logique de marché et en installer au plus près de nous, partout où cela est possible, partout où cela n’abîme pas les éco-systèmes, en adaptant leur nombre à notre juste besoin. Parce qu’on peut se poser la question : pourquoi n’est-ce pas encore le cas ?! Parce que cela coûterait trop cher, ne serait pas suffisamment rentable, nous répond-on ! Les énergies renouvelables sont par nature distribuées, facilement installables en ville, même dans des lieux denses, et pourtant, la logique purement économique fait que les requins de l’énergie préfèrent les grosses centrales, au mépris de tout.
Faisons cesser cette spirale infernale et mettons en place les moyens de produire une énergie qui soit un commun !
À Énergie de Nantes, on ose questionner le modèle en profondeur pour en inventer d’autres et les mettre en place ici et maintenant. C’est plus que jamais le moment de le faire. Alors rendez-vous à tout bientôt pour faire, ensemble, la révolution énergétique !
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